Mercredi 21 mai 2025
  •  Recruter des enseignants en fonction de leur formation et de leur expérience – et non de leur nationalité – améliore la qualité de l’enseignement et prépare mieux les apprenants à communiquer dans un monde multilingue.
  • Le British Council souligne que l’anglais n’appartient pas à un seul pays ou à un seul accent : c’est un outil mondial qui doit être enseigné dans la diversité et la compétence, et non en fonction des passeports.

Paris, le 21 mai À l’occasion de la Journée mondiale de la diversité culturelle pour le dialogue et le développement, le British Council, l’organisme international du Royaume-Uni pour les relations culturelles et les opportunités éducatives, adresse un message clair : dans un monde multilingue et globalisé, juger des compétences d’un enseignant d’anglais en fonction de son lieu de naissance est non seulement inexact, mais aussi discriminatoire.

Le mythe du native speakerism

Pendant des décennies, l’idée du native speakerism – la croyance que seules les personnes ayant appris une langue dès la petite enfance sont véritablement qualifiées pour l’enseigner – a influencé la manière dont l’anglais est enseigné, façonnant les pratiques de recrutement ainsi que les attentes des élèves et des parents. Mais cette croyance est de plus en plus remise en cause par les experts, les recherches et l’expérience du British Council, qui soutient un modèle d’enseignement plus inclusif, ancré dans la réalité actuelle, globale et diverse. 

« L’anglais n’appartient à aucun pays ni groupe particulier. C’est un outil de communication mondial, une langue vivante en constante évolution, enrichie par chaque personne qui l’utilise, peu importe son accent », affirme Andrew McMullen, chef de projet pour l’excellence pédagogique au British Council.

Le Rapport : The Future of English: Global Perspectives 

Cette approche est soutenue par le rapport The Future of English: Global Perspectives, qui explore comment les normes traditionnelles des locuteurs natifs perdent de leur pertinence dans un monde où l’anglais est principalement utilisé comme lingua franca entre personnes de cultures et de langues variées.

Qu’est-ce qui fait un bon professeur d’anglais ?

Dans des pays comme la France, le mythe selon lequel les enseignants dits « natifs » offriraient une meilleure qualité d’apprentissage est encore présent. Mais les faits – et l’expérience – montrent autre chose : ce qui fait réellement la différence, ce sont la formation, l’expertise, l’empathie et les compétences pédagogiques de l’enseignant. « Beaucoup d’enseignants ayant appris l’anglais comme langue additionnelle comprennent mieux les difficultés que rencontrent leurs élèves et proposent des stratégies plus efficaces pour les aider à les surmonter », explique McMullen.

Une enquête interne récente menée par le British Council auprès de plus de 350 professionnels de l’éducation révèle un large consensus : inclure des enseignants indépendamment de leur langue maternelle améliore la qualité de l’enseignement et reflète la diversité de l’anglais tel qu’il est parlé dans le monde.

« Un accent ne devrait jamais être un critère d’exclusion. Préparer les élèves à communiquer efficacement en anglais signifie les exposer à une variété d’accents, de registres et de contextes réels. Cette diversité reflète les situations qu’ils rencontreront dans leur vie professionnelle et personnelle, où l’anglais est utilisé de multiples façons selon les locuteurs et les contextes », déclare Deni Savvidou, directrice pédagogique du British Council à Madrid.

« En réalité, même au Royaume-Uni, les accents varient énormément. Seule une petite minorité de personnes utilise la prononciation dite Received Pronunciation (RP), ce qui nous amène à interroger la notion d’‘accent standard’. Plutôt que de promouvoir l’imitation d’un modèle unique, notre objectif est d’enseigner une forme d’anglais claire, précise et intelligible à l’international », ajoute-t-elle.

« Dans ce contexte, c’est l’intelligibilité – et non l’imitation d’un accent particulier – qui doit primer. Cette approche répond aux besoins réels de communication de nos apprenants dans un monde globalisé et soutient une vision plus inclusive de l’anglais en tant que langue internationale », conclut Savvidou.

L’enseignement de l’anglais doit refléter la réalité linguistique et culturelle d’un monde de plus en plus interconnecté. C’est pourquoi le British Council promeut un modèle qui valorise les compétences réelles des enseignants et nous invite à repenser les catégories dépassées de « natif » et « non-natif » au profit d’une compréhension plus large et inclusive de la maîtrise linguistique.

Le British Council a mené plusieurs initiatives à l’échelle mondiale pour remettre en question les stéréotypes dans l’enseignement de l’anglais. De la révision de ses politiques de recrutement à la publication de recherches clés, comme l’article Native speakerism: what is it and why does it matter?, l’organisation s’engage à impulser un changement structurel dans le secteur.

La Journée mondiale de la diversité culturelle est l’occasion idéale de rappeler que, tout comme la culture, la langue est un bien partagé de l’humanité. Promouvoir l’inclusion dans l’enseignement de l’anglais n’est pas seulement un acte de justice ; c’est un investissement dans la qualité, la représentation et l’avenir », conclut McMullen. 

Information sur le British Council

Le British Council est l’organisation internationale du Royaume-Uni pour les relations culturelles et les opportunités éducatives. Nous nous attachons à développer des connaissances et une compréhension mutuelle entre les peuples du Royaume-Uni et ceux des autres pays. Nous tentons d’apporter une contribution positive aux pays avec lesquels nous travaillons en mettant à profit les ressources culturelles du Royaume-Uni – par le biais d’opportunités, d’échanges et de liens de confiance.

Fort de plus de 90 ans d’expertise et présent dans plus de 100 pays, le British Council est un organisme mondialement reconnu dans l’enseignement de la langue anglaise, avec plus de 300 000 étudiants à travers le monde.