Rétrospective sur l'expérience de l'artiste Samara Langham à Camping au Centre National de la Danse, une participation que nous avons eu le plaisir de soutenir.
À l’approche de Camping au Centre National de la Danse, je me demandais qui ou quoi j’allais rencontrer. Ces derniers temps, j’avais remarqué que la vie semblait se dérouler comme une suite d’événements entremêlés, les uns menant aux autres, avec des personnes, des lieux et des expériences qui surgissent les uns des autres dans une toile sans fin. Je me suis donc demandé ce qui pourrait arriver, qui je pourrais croiser, quelles pièces de puzzle je pourrais découvrir.
À mon arrivée à Lyon, il faisait une chaleur écrasante. J’ai été immédiatement plongée dans les activités quotidiennes : ateliers avec le chorégraphe français Amala Dianor, danse dans la chaleur fiévreuse, déjeuners collectifs blottis à l’ombre, longues marches nocturnes au bord du fleuve, à observer les gens. L’air semblait neuf, fertile. Immergée dans l’intimité du studio, je rencontrais et dansais avec des personnes venues du monde entier. Il y avait beaucoup de contacts visuels et une énergie rafraîchissante, abondante.
Dans le processus d’Amala Dianor, j’ai éprouvé les dynamiques entre l’individu et le groupe. J’ai aussi ressenti l’importance de la porosité et du fait d’offrir sa voix dans un processus collaboratif. À travers les échanges des tâches créatives, je sentais mon corps adopter de nouvelles physicalités.
Camping m’a révélé la simultanéité d’exister à la fois comme artiste individuelle et comme partie prenante d’un écosystème plus vaste. C'était une réalité que je ressentais autant physiquement, dans le processus créatif, qu’à travers mes rencontres avec d’autres jeunes artistes venus de divers horizons, découvrant ainsi un paysage professionnel international plus large.
Un moment inattendu et magique fut la rencontre avec une danseuse en particulier. J’ai noué un lien avec une danseuse japonaise (le pays de ma mère). Nous avons immédiatement résonné l’une avec l’autre, découvrant de nombreux parallèles : nos approches de la danse, nos expériences familiales, nos rêves d’avenir. Nous nous reverrons d’ailleurs en octobre prochain, lors de mon voyage au Japon. Je sens que nous allons travailler ensemble.
Camping me rappelle que de nouvelles situations peuvent être sources d’inspiration et offrir des opportunités, si l’on essaie d’être ouvert et disponible. Parfois, cela tient à peu de choses : ouvrir les yeux, être vraiment avec les gens et écouter attentivement, où que l’on se trouve. Je me sens imprégnée d’espoir et d’enthousiasme pour ce qui vient.